Mise à jour le 9 Mai 2012
                                                                                                                                                    
     
CONFÉRENCE de Gilles COHEN-TANNOUDJI
du LARSIM (Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière)
"LA LONGUE TRAQUE DU BOSON DE HIGGS"
Organisée par la SAF
Dans ses locaux, 3 rue Beethoven, Paris XVI
 
Le Samedi 5 Mai 2012 à 15H00 
à l'occasion de la réunion de la Commission de Cosmologie.
 
Photos : JPM pour l'ambiance. (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)
Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire
(Le conférencier a eu la gentillesse de nous donner sa présentation complète (en pdf) elle est disponible sur le site de la SAF et également disponible sur ma liaison ftp au téléchargement et s'appelle. SAF-traque du boson de Higgs.pdf elle est dans le dossier COSMOLOGIE SAF de la saison 2011-2012,).
Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent me contacter avant.
Pour info les actualités cosmo présentées ce jour là sont aussi disponibles sur le site de la commission.
 
 
 
BREF COMPTE RENDU
 
La présentation de l’auteur étant disponible au téléchargement, le compte rendu sera succinct, étant donné aussi le sujet complexe.
 
 
 
 
 
 
 
L’année 2012 semblant capitale pour la découverte (ou non !) du boson de Higgs, Gilles Cohen Tannoudji a eu la gentillesse de nous préparer une présentation sur ce sujet.
 
 
Notre conférencier est bien connu de la SAF et du public en général, il a fait toute sa carrière au CEA et aujourd'hui il est professeur émérite au LARSIM au CEA-Saclay.
 
Il met à la disposition des internautes, un site extraordinaire qu’il fait vivre régulièrement : http://www.gicotan.fr/
 
 
 
 
 
 
 
 
Avant de démarrer il faut posséder quelques préliminaires, aussi je me permets de donner ces quelques informations complémentaires de temps en temps..
 
 
PRÉAMBULE
 
Le modèle standard :
 
L'évolution de la physique des particules s’est produite surtout dans ce dernier siècle, on est passé de molécules à quarks en une période de temps relativement courte.
On aboutit aujourd’hui à ce que l’on appelle le modèle standard (sous-entendu de la physique des particules).
La validation de ce modèle standard repose sur la découverte du boson de Higgs, c’est le rôle principal du LHC.
 
 
Les particules « élémentaires » du modèle standard, elles sont au nombre de 24 en 3 générations qui ne diffèrent que par la masse (de + en + lourd)
Les 4 interactions fondamentales du modèle standard. Un boson est un messager de ces forces.
 
 
Le modèle standard introduit la notion de quarks, particules constituants la base de la matière, une sorte de Lego servant à construire les autres particules.
 
Un principe est utilisé dans ce modèle standard : la symétrie de jauge. Elle s’applique à la mécanique quantique (MQ) et aux trois forces électromagnétique, forte et faible. Elle est liée aux groupes de symétrie , les groupes de jauge.
Ce sont des groupes qui laissent le Lagrangien inchangé. (Lagrangien en gros, c’est l’énergie cinétique moins l’énergie potentielle)
En physique nucléaire, il existe plusieurs symétries de jauge :
·        électromagnétique : nommée U(1)
·        force faible : nommée SU(2)
·        force forte : nommée SU(3)
 
On parle aussi de brisure de symétrie de jauge. Comme le disait Aurélien Barrau, lors de sa dernière conférence : Pensez à un crayon posé sur sa pointe ; il est initialement parfaitement symétrique par rotation autour de son axe. Quant on le lâche, il tombe et il choisit, aléatoirement, une et une seule direction privilégiée ; il a donc brisé la symétrie qui le décrivait initialement
C’est le mécanisme de Higgs qui serait responsable de cette brisure de symétrie.
Ce mécanisme implique une particule, le boson de Higgs, dont on cherche à prouver l’existence au LHC.
 
En théorie quantique des champs (Quantum field theory) on introduit la notion de renormalisation. C’est une façon de passer des paramètres à grande échelle de la théorie, à ceux de petite échelle ; quand ceux-ci sont différents. Elle exprime la variation des paramètres physiques avec l'échelle d'observation.
 
 
 
L’histoire du modèle standard.
 
 
QED : Quantum Electro Dynamics
 
 
QCD : Quantum Chromo Dynamics
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le premier modèle standard (19ème siècle) marque la première révolution scientifique (naissance de la science moderne et épanouissement de la science classique) et le début de l’ère industrielle.
Le modèle standard actuel fondé sur la relativité et les quanta, marque la grande révolution scientifique, celle du 20ème siècle
 
La physique des particules actuelle (avec le LHC), conduit à des signes avant-coureurs d’une nouvelle révolution scientifique.
 
 
L’UNIFICATION ÉLECTROFAIBLE.
 
Voici ce qu’en disait le CNRS : (extraits)
 
En remontant le fil du temps et des énergies, trois physiciens de génie, les Américains Sheldon Glashow et Steven Weinberg et le Pakistanais Abdus Salam – qui furent d'ailleurs récompensés par le prix Nobel de physique en 1979 – ont réussi à unifier la force nucléaire faible avec la force électromagnétique (portée par le photon) en une seule et même interaction, baptisée « électrofaible ».
 
Pour réaliser cette union pourtant improbable, les trois chercheurs ont dû imaginer l'existence de particules porteuses de cette interaction, qu'ils appelèrent bosons intermédiaires W+, W- et Z° (voir enquête 10). La théorie permit même de doter les bosons W+, W- et Z° de masses – respectivement 80 et 91 milliards d'électronvolts.
Une interrogation de taille subsistait : pourquoi, alors que force électromagnétique et interaction faible sont supposées être les deux facettes d'une même force, la particule qui porte la première n'a pas de masse alors que celles qui portent la seconde en ont une, énorme qui plus est ?
 
Problème donc, dont la solution fait appel à un mécanisme élaboré par Englert, Brout et Higgs en 1964 : selon ce mécanisme, il y a eu, au moment de la séparation des deux forces, une « brisure de symétrie » qui donne une masse aux bosons W+, W- et Z°, mais pas au photon. Un tel phénomène nécessite l'existence d'une nouvelle particule, le boson de Higgs, qui vient alors compléter le tableau, afin de rendre la théorie électrofaible cohérente. Mais cette belle construction restait à prouver, et l'expérience devait venir au secours des théoriciens.
Ce fut partiellement chose faite en 1983, lorsque Carlo Rubbia et Simon van der Meer mirent directement en évidence dans l'anneau de l'accélérateur SPS (Super Proton Synchrotron) du Cern les bosons W+, W- et Z°. Cela leur valut d'ailleurs le Nobel 1984.
Reste donc à identifier le fameux boson de Higgs, dont la masse, selon les calculs théoriques, devrait être inférieure à 1 TeV.
 
Si tout va bien, la clef de voûte de l'unification électrofaible pourra être mise en évidence à partir de 2007 au grand collisionneur de hadrons (LHC, pour Large Hadron Collider) du Cern, dont les faisceaux auront une énergie de deux fois 7 TeV. Et du même coup, ce qu'on appelle le « modèle standard de la physique des particules », qui décrit aujourd'hui les constituants de la matière et leurs interactions, s'en trouverait fortement consolidé.
 
La théorie électrofaible est un grand succès, bien que le mécanisme de Higgs n’ait pas encore été complètement validé.
Attendons la fin de l’année.
 
Les étapes suivantes devraient essayer de coupler l’interaction forte avec la force électrofaible, puis, cerise sur le gâteau unir, si possible, la relativité générale d'Einstein, qui s'applique à l'infiniment grand, avec la mécanique quantique des particules, qui régit l'infiniment petit.
 
 
 
Pour la suite qui comporte beaucoup de formules et notions difficiles à reproduire ici, je vous suggère de vous reporter à la présentation complète disponible au téléchargement.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
QUE POUVONS NOUS ATTENDRE CONCERNANT LA BOSON DE HIGGS AU LHC.
 
Les premières données rendent nos amis du LHC très optimistes; ils veulent être sûrs (indice de confiance à 5 sigma : 99,9999%) alors qu’actuellement ils sont approximativement à 3 sigma (95%).
 
Comment augmenter cet indice de confiance : en augmentant la luminosité du faisceau (plus de collisions en gros) et l’énergie (ils devraient passer de 7Tev à 8Tev).
 
Le CERN s’est engagé à publier les résultats pour au plus tard la fin 2012 (le champagne est au frais j’en suis sûr!) 
 
Prochain défi après le boson de Higgs : y-a-t-il ou non Grande Unification ?
 
 
Slide : les premières mesures diffusées par le CERN fin 2011 avec la masse présumée du boson de Higgs (approx 125 Gev).
 
 
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Mécanisme de Higgs par Feynman
 
L’Univers inflationnaire et la masse des particules par Luxorion.
 
Brisure spontanée de symétrie et mécanisme de Higgs dans le modèle standard des interactions électrofaibles
 
Le LHC, chasseur de Higgs : CR de la conf. De Y Sirois aux RCE 2010 le 12 nov 2010
 
LHC et astroparticules M Spiro CR conférence aux RCE 2008
 
Univers ou Multivers ? : CR de la conf. IAP d’Aurélien Barrau du 7 Fev 2012
 
La renormalisation par l’Université F Rabelais de Tours.
 
Dépasser la Relativité Générale et la Théorie Quantique des Champs. Par la SAF.
 
Site en français sur les différents types de force et qui est clair.
 
Sur la théorie des Cordes mais quand même abordable (prévoir quand même l'aspirine)
 
En anglais sur les particules élémentaires par l'Université de l'Oregon. (tout le cours de cosmologie, un bijou clair, net et simple)
 
Le mystère des neutrinos : CR de la conf SAF de D Vignaud du 16 Déc 2009
 
L'Univers des Neutrinos : CR de la conférence SAF de Th Lasserre
 
Le boson de Higgs : suite (et pas fin). (Astronews du 29/12/2011)
 
 
 
Bon ciel à tous
 
Jean Pierre MartinSAF Président de la Commission de Cosmologie
www.planetastronomy.com
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PROCHAINES RÉUNIONS DE LA COMMISSION DE COSMOLOGIE :
 
·        Samedi 23 Juin :Dimensions supplémentaires d'espace-temps et cosmologie  par Cédric Deffayet IAP et APC
 
Notez dès à présent les dates de la prochaine saison : toujours à 15H au siège 3 rue Beethoven P16
 
·        samedi 22 Septembre :La gravitation quantique et la cosmologie": Par Karim Noui, Enseignant chercheur au Laboratoire de Mathématiques et de Physique Théorique (LMPT), Université F. Rabelais (Tours)

·        samedi 17 novembre : " Le projet Euclid" par Yannick Mellier, IAP, Observatoire de Paris (LERMA)

·        samedi 19 janvier 2013

·        samedi 23 mars

·        samedi 25 mai

·        samedi 29 juin