Mise
à jour 14 Avril 2024
CONFÉRENCE de
Denis WERTH Doctorant à l’IAP
« L’INFLATION
COSMOLOGIQUE ET LA
PHYSIQUE DES HAUTES ÉNERGIES »
Organisée par la SAF
En direct du siège et par téléconférence
Le Samedi 6 Avril 2024 à 15H00
À l'occasion de la réunion de la Commission de Cosmologie
Photos : JPM, MC et TM pour l'ambiance.
Les
photos des slides sont de la présentation de l'auteur.
Voir les crédits des autres photos et des animations.
Le
conférencier a eu la gentillesse de nous donner sa présentation, elle est
disponible sur
ma liaison ftp et
se nomme :
cosmoSAF-inflation-Avr2024.pdf,
qui se trouve dans le dossier COSMOLOGIE-SAF/
saison 2023-2024.
Ceux
qui n'ont pas les mots de passe doivent me
contacter avant.
Les actualités
présentées
sont ici.
La
vidéo de la séance se trouve : en
cours de montage.
Les
enregistrements des commissions cosmologie sont sur le site de la SAF/Cosmologie
à l’adresse suivante :
https://www.youtube.com/playlist?list=PL78ug7UrzPF1GW7iMV42mAx34bmlk8HxD
Nous
étions 13 dans la salle et 29 sur Zoom.
Denis Werth est un doctorant actuellement à l’Institut d’Astrophysique de Paris
(IAP) dont la spécialité est l’Inflation et les fluctuations primordiales
notamment.
Prix
Buchalter
de cosmologie 2023.
Le
Prix Buchalter de Cosmologie est une récompense annuelle visant à stimuler des
travaux théoriques, observationnels ou expérimentaux novateurs en cosmologie
ayant le potentiel de produire des percées scientifiques quant à notre
compréhension de l’origine, de la structure et de l’évolution de l’univers.
Présentation en trois parties :
INVITATION À LA COSMOLOGIE PRIMORDIALE.
Science basée sur l’observation, comme par exemple le
ciel
magnifique
au Chili.
Dans
la célèbre photo
du
champ profond
de Hubble revisité par le JWST, on distingue plus de 10.000 galaxies.
Si
on poussait plus loin on pourrait même voir les
filaments cosmiques
constituants une partie de notre Univers.
Les
fluctuations primordiales de densité
: les germes de l'univers actuel
Dans
les premiers instants de l'univers, juste après le Big Bang, l'univers était
extrêmement chaud, dense et uniforme. Cependant, il n'était pas parfaitement
homogène. De minuscules
variations de densité, appelées fluctuations primordiales de densité,
étaient présentes.
Ces
minuscules inhomogénéités étaient incroyablement infimes, de l'ordre d'une
partie par 100 000. Mais au fil de l'expansion et du refroidissement de
l'univers, la gravité a amplifié ces minuscules fluctuations, les attirant les
unes vers les autres.
C'est ainsi que les régions plus denses ont attiré encore plus de matière,
tandis que les régions moins denses se sont vidées. Au fil du temps, ces
fluctuations ont donné naissance à la structure à grande échelle que nous
observons aujourd'hui dans l'univers : les filaments cosmiques, les amas de
galaxies et les galaxies elles-mêmes.
D’où
viennent ces fluctuations de densité ?
Il
faut s’intéresser au bruit de fond cosmologique (CMB) apparu il y a 380.000 ans
(z = 1000).
À
cette époque, la température baissant, les photons n’interagissent plus avec les
autres particules, ils peuvent ainsi s’échapper et donner naissance
à la première lumière.
Première lumière
que l’on détecte de nos jours avec ce fond diffus de température approx 2,7 K.
détection de plus en plus précise suivant les différentes missions spatiales,
dont la dernière,
Planck.
Mais
ce signal uniforme dans toutes les directions contient
un
dipôle
correspondant au mouvement de notre galaxie.
En
soustrayant l’influence de ce dipôle, on aperçoit les anisotropies de
température, zones en rouge légèrement (à 10-5 près !!) plus denses
donc plus chaudes (qui vont donner naissance aux futures galaxies) et en bleu
les moins chaudes, correspondant aux futurs vides.
Le
CMB vu par le satellite Planck.
Crédit : ESA / Planck collaboration.
Une
vue
comparative
de l’amélioration du CMB en fonction des différentes missions spatiales.
Spectre
de puissance du CMB.
Le
spectre de puissance du CMB (Fond Diffus Cosmologique) est un graphique qui
montre la répartition des anisotropies de température du CMB en
fonction de leur taille
angulaire.
Il
nous indique à quel point les différentes échelles de structures dans l'univers
primitif étaient chaudes ou froides.
Le
spectre de puissance du CMB est l'un des outils les plus importants de la
cosmologie moderne.
Il a
permis aux scientifiques de confirmer le modèle du Big Bang et de mesurer des
paramètres clés de l'univers, tels que son âge, sa composition et sa vitesse
d'expansion.
Crédit : ESA / Collaboration Planck.
·
Il présente une
forme de courbe en cloche, avec des pics à des tailles angulaires spécifiques.
Ces pics correspondent aux différentes échelles de structures qui ont été créées
par les oscillations acoustiques des baryons (BAO) et des photons dans le plasma
primordial. Le pic central à 1° indique que les grains sont
en moyenne
espacés de 1°.
·
L'amplitude des
pics diminue avec l'augmentation de la taille angulaire. Cela signifie que les
plus grandes structures (partie gauche du graphe) de l'univers étaient moins
anisotropes que les plus petites.
·
La position des
pics dépend de plusieurs paramètres cosmologiques, tels que la densité de
matière et d'énergie noire. En mesurant la position des pics, les scientifiques
peuvent contraindre les valeurs de ces paramètres.
Deux
paramètres fondamentaux sont liés à ces fluctuations primordiales de densité :
As et ns.
·
As, également
connu sous le nom
d'amplitude des perturbations, représente l'ampleur globale des
perturbations primordiales. Il mesure la force des inhomogénéités dans le
spectre des perturbations. Une valeur élevée d'As, indique un Univers plus
"perturbé", tandis qu'une valeur faible indique un Univers plus "lisse".
La valeur actuelle de As est : 2,1 x 10-9
·
ns, ou
indice spectral,
quantifie la façon dont l'amplitude des perturbations varie avec l'échelle. Une
valeur de ns = 1 correspond à un spectre de type échelle invariante, où les
perturbations de toutes les échelles ont la même amplitude. Une valeur de ns < 1
indique un spectre "rouge", où les grandes échelles ont des perturbations plus
importantes que les petites échelles. Inversement, une valeur de ns > 1 indique
un spectre "bleu", où les petites échelles ont des perturbations plus
importantes que les grandes échelles.
La valeur actuelle de ns est : 0,96.
L'étude des paramètres As et ns permet aux cosmologistes de retracer l'histoire
de l'Univers primordial et de tester différents modèles cosmologiques.
Quelle est l’origine de ces fluctuations ?
L'INFLATION COSMIQUE ET L'ORIGINE DES FLUCTUATIONS
(par
moment, explications reprises d’anciens textes à moi)
Il
se trouve que COBE, WMAP et Planck ont trouvé l'Univers TROP UNIFORME ; comment
des régions du ciel si distantes entre elles peuvent-elles avoir la même
température, car au moment de l'émission elles étaient d'après la théorie du BB
trop éloignées les unes des autres. C’est ce que l’on appelle
le problème de l'horizon,
il est en fait lié à la notion de
causalité, en effet
notre monde est basé sur le fait que la cause précède l'effet. Cela paraît
évident mais c'est un problème avec le BB, car les informations ne peuvent pas
aller plus vite que la lumière.
En
1980/90 pour résoudre cette difficulté, Alan Guth et A. Linde et d'autres ont
introduit la notion d'INFLATION.
Cette théorie se base sur le fait que l'univers provient d'une région très
petite qui s'est enflée (d'où le nom inflation) approximativement 10-35
sec après le BB. Cette période aurait été très courte et aurait fait gonfler
l'Univers d'un énorme facteur de 1050 !!!!!!
De
même, le problème de la
platitude se pose : pourquoi après tant d'années d'existence notre
Univers semble si plat (courbure presque nulle), est-ce un hasard, quel
phénomène physique peut-il expliquer cela ?
LA
SOLUTION À CES QUESTION : L'INFLATION.
Une
phase d'expansion ultra accélérée a eu lieu au tout début de l'Univers qui a
tout aplati et toutes les distances sont prodigieusement augmentées en un temps
très bref, ce qui explique l'horizon.
À
grande échelle cependant l'Univers est bien parfaitement homogène et uniforme.
Il est aussi animé d'une vitesse d'expansion de l'ordre de 70km/s/Mpc.
L'un
des mécanismes les plus populaires pour expliquer l'origine des fluctuations
primordiales de densité est l'inflation cosmique.
Imaginons le vide quantique comme un océan calme. À l'échelle microscopique, cet
océan est en constante agitation, avec des vagues minuscules apparaissant et
disparaissant sans cesse.
Ces
minuscules fluctuations, appelées "fluctuations
quantiques", sont dues à l'incertitude inhérente à la mécanique quantique
(principe
d’incertitude de Heisenberg).
Pendant
cette phase d'inflation, les fluctuations quantiques, qui sont des fluctuations
inhérentes à la mécanique quantique, ont été amplifiées et étirées à des
échelles cosmiques.
Les
fluctuations quantiques pendant l'inflation cosmique ont joué un rôle crucial
dans la formation des structures à grande échelle que nous observons aujourd'hui
dans l'univers. Ces minuscules fluctuations, amplifiées par l'expansion
exponentielle originelle, ont servi de graines pour la formation des galaxies,
des amas de galaxies et des autres structures cosmiques qui composent notre
univers.
On
pense que des particules appelées « inflatons » génère ce phénomène d’inflation.
Elles n’ont pas encore été mises en évidence.
SONDE LA PHYSIQUE DES HAUTES ÉNERGIES.
L’inflation est une sonde unique de la physique des hautes énergies.
Le
niveau d’énergie de l’inflation est de l’ordre de 1014 GeV, on
rappelle que l’énergie de Planck est de 1019 Gev.
Pendant l’inflation des particules massives peuvent être produites.
À ce
moment le conférencier introduit la notion de
non-gaussianité.
Voilà ce que j’ai trouvé sur le Net pour expliquer cette notion :
En cosmologie, la non-gaussianité est la déviation par rapport à une
distribution gaussienne des fluctuations de densité dans l'univers primordial.
Autrement dit, dans le modèle standard de l'univers, on s'attend à ce que les
fluctuations de la densité soient réparties de manière aléatoire et conforme à
une courbe en cloche, comme une distribution gaussienne.
Cependant, certains modèles d'inflation prédisent que ces fluctuations devraient
présenter de légères déviations par rapport à cette distribution gaussienne, ce
qu'on appelle la non-gaussianité.
Ces
déviations pourraient être causées par divers effets, tels que
:
Des interactions non linéaires entre les champs quantiques pendant l'inflation.
La présence de champs supplémentaires outre le champ scalaire simple
généralement utilisé dans les modèles d'inflation les plus simples.
Une fin chaotique de l'inflation.
La détection de la non-gaussianité dans le fond diffus cosmologique (CMB) ou
dans la distribution à grande échelle des structures cosmiques permettrait de
distinguer différents modèles d'inflation et d'affiner notre compréhension de
l'univers primitif.
Importance de la non-gaussianité
:
Discrimination entre les modèles d’inflation : La détection de la
non-gaussianité permettrait de tester la validité des différents modèles
d'inflation et d'en favoriser certains par rapport à d'autres.
Informations sur l'univers primitif : La nature et l'amplitude de la
non-gaussianité pourraient nous renseigner sur la physique de l'univers
primordial, comme la nature des champs quantiques présents lors de l'inflation
et les conditions à la fin de l'inflation.
Tests de la relativité générale : La non-gaussianité pourrait également être
utilisée pour tester la validité de la théorie de la relativité générale à des
échelles cosmologiques.
Mesure
de la non-gaussianité
:
Le fond diffus cosmologique (CMB): Le CMB est l'une des principales sources
d'informations sur les fluctuations de densité dans l'univers primordial.
L'analyse des cartes du CMB peut révéler la présence de non-gaussianité sous
différentes formes.
La distribution à grande échelle des structures cosmiques : La distribution des
galaxies et des amas de galaxies dans l'univers peut également être utilisée
pour mesurer la non-gaussianité.
L'étude de la non-gaussianité est un domaine de recherche actif en cosmologie.
Les observations actuelles du CMB et des structures cosmiques n'ont pas encore
permis de détecter une non-gaussianité significative, mais les futures
expériences devraient être plus sensibles et pourraient apporter des éléments de
réponse sur cette question fondamentale.
Pour
plus de détails consulter la vidéo.
Les
objectifs de futures missions cosmologiques sont de détecter ces
non-gaussianités primordiales.
Comme avec :
·
DESI,
télescope de recherche de matière noire
·
Euclid mission
spatiale en cours
·
CMB
S4 :
étude du CMB depuis le sol.
·
Lite
Bird :
satellite ultra froid pour sonder les débuts de l’Univers.
·
SphereX :
lancement cette année.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Cosmological Flow of Primordial Correlators
par D Werth
D.
Werth, L. Pinol et S. Renaux-Petel récompensés par le prix Buchalter de
Cosmologie 2023
Le nouvel Univers :
CR séance de l’École Chalonge du 29 Nov 2018
École Chalonge :
CR de la session du 27 Juin 2019
La
théorie de l’inflation
par N Deruelle commission cosmologie SAF
Les anisotropies du CMB :
CR de la conférence de R Durrer à l'IAP
DESI, Expansion
Univers :
CR conf SAF (Cosmologie) d’E. Burtin
PROCHAINE RÉUNION
COSMOLOGIE : Samedi 22 Juin 2024 15h AU SIÈGE
PERCER LE
MYSTÈRE DE L’ÉNERGIE NOIRE AVEC LE GRAND RELEVÉ DE GALAXIES DESI
par Etienne BURTIN Astrophysicien CEA.
Une
invitation sera envoyée deux semaines avant.
PROCHAINE CONFÉRENCE MENSUELLE DE LA SAF :
Prochaine conférence SAF. : le
mercredi 15 Mai 2024 (CNAM amphi Friedmann ATTENTION°) 19 H
avec Yaël
NAZÉ Astrophysicien
Université de Liège sur « L’ASTRONOMIE
DU PASSÉ »
Réservation comme d’habitude à
partir du 11 Avril 9h00 ou à la SAF directement.
La suivante : le 12 Juin
: Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF : https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Bon
ciel à tous
Jean
Pierre
Martin
Président de la commission de cosmologie de la SAF
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