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Mise à jour 19 Décembre 2022

CONFÉRENCE de Benjamin CRINQUAND

Astrophysicien en post doc à Princeton (USA)
 « LES TROUS NOIRS ASTROPHYSIQUES »

Organisée par la SAF

En direct du siège et par téléconférence

Le Samedi 10 Décembre 2022 à 15H00

À l'occasion de la réunion de la Commission de Cosmologie

 

Photos : JPM pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur.  Voir les crédits des autres photos et des animations.

Le conférencier a eu la gentillesse de nous donner sa présentation, elle est disponible sur ma liaison ftp et se nomme :

CosmoSAF-PRES Crinquand.pdf, qui se trouve dans le dossier COSMOLOGIE-SAF/ saison 2022-2023.

Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent me contacter avant.

Elle est aussi sur le site de la commission.

 

Les actualités présentées sont ici.

 

La vidéo se trouve ICI. Dans quelques jours, le temps d’effectuer le montage.

 

Les enregistrements des commissions cosmologie sont sur le site de la SAF/Cosmologie à l’adresse suivante :

https://www.youtube.com/playlist?list=PL78ug7UrzPF1GW7iMV42mAx34bmlk8HxD

 

 

Une image contenant texte, plancher, intérieur, table

Description générée automatiquement

 

Nous étions 22 dans la salle et 39 sur zoom.

 

 

Une image contenant texte, intérieur, personne, mur

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Benjamin Crinquand est un astrophysicien qui a passé sa thèse à l’IPAG (Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble) sur la simulation des accélérations de particules dans la magnétosphère des Trous Noirs super massifs.

 

Il est actuellement en post doc au département des sciences astrophysiques de l’Université de Princeton dans le New Jersey (près de New York).

 

Il était d’accord pour donner sa conférence sur zoom pour la commission de cosmologie.

 

Il était donc présent à distance comme on le voit sur cette photo de notre ami jean Marie Belloc.

 

C’était le premier zoom transatlantique de la SAF et ce fut un grand succès !

 

 

 

 

Je démarre la réunion en rendant hommage à notre camarade Xavier Colas de la Noue qui vient de disparaitre.

 

 

La présentation étant particulièrement claire et détaillée, mon CR sera succinct.

 

 

ORIGINE DU CONCEPT.

 

Elle est bien connue de tous, en fait que devient la lumière si la vitesse de libération sur un corps massif est égale à la vitesse de la lumière : elle ne peut s’échapper, c’est un trou noir.

 

La vitesse de libération est connue.

 

V = 2GM/R  et si v= c on a          R = 2GM/c2     où R est le rayon du TN considéré.

 

 

Einstein établit les lois de la Relativité Générale (RG) et c’est Karl Schwarzschild qui donne les premières solutions.

 

En son honneur, le rayon du TN sera appelé le rayon de Schwarzschild (Rs).

 

Singularité au niveau du Rs : le temps se figerait !

 

Tout corps suffisamment ramassé sur lui-même peut devenir un TN, par exemple, le Soleil, s’il était ramené à une sphère de 3km de rayon avec la même masse deviendrait un trou noir.

Il serait invisible, mais sont attraction gravitationnelle s’exercerait comme maintenant.

 

Les premières naines blanches ont été découvertes dans les années 1910.

Les naines blanches, objets compacts, correspondants à l’évolution d’étoiles de type solaires en fin de vie. C’est ce qui attend notre Soleil. Mais toute étoile de type solaire ne peut pas devenir un TN, il faut qu’elle soit très massive pour cela.

 

Exemple typique d’une naine blanche massive : Sirius B compagnon de Sirius A.

 

 

C’est Chandrasekhar, astrophysicien d’origine indienne, qui trouva la limite de masse d’une naine blanche et plus généralement d’une étoile, pour qu’elle devienne un TN

 

 

 

Sa masse maxi doit être supérieure à 1,4 fois la masse du Soleil.

 

 

 

 

 

 

 

Quelques idées reçues sur les TN d’après notre conférencier :

·         Les trous noirs ne sont pas des « aspirateurs cosmiques ». Loin d’un trou noir, son attraction est la même que celle d’une étoile de même masse

·         Du point de vue d’un observateur lointain, un astronaute tombant dans le trou noir irait effectivement de plus en plus lentement, jusqu’à « geler » au rayon de Schwarzschild (l’horizon des évènements).

·         Du point de vue de l’astronaute, en revanche, il n’y a pas de singularité !

·         Une fois l’horizon passé, il n’y a pas de retour en arrière possible.

·         Il y a une singularité au centre du trou noir en revanche. Personne n’a pu prédire les lois physiques à l’œuvre à cette singularité

 

 

LES TROUS NOIRS STELLAIRES.

 

On s’est posé la question de savoir comment observer un TN puisqu’il est..noir ! En étudiant le rayonnement du gaz qui l’entoure !

 

Car il y a accrétion de gaz par le TN (puits gravitationnel) et le gaz acquiert des vitesses relativistes.

 

Ce gaz, formant le disque d’accrétion, peut chauffer et émettre des rayonnements (X généralement).

 

Une image contenant objet d’extérieur, ciel nocturne

Description générée automatiquement

La nébuleuse du Crabe correspond à l’explosion d’une étoile en super nova (détectée en 1054).

 

Si elle est particulièrement belle dans le visible, elle émet aussi dans l’X comme la détecté le télescope Chandra.

 

Crédit photo : NASA/Chandra.

 

Si le Crabe est visible, il existe des objets stellaires massifs invisibles mais détectables, car par exemple appartenant à un système binaire d’étoiles, des binaires X.

Comme Cygnus X1 qui possède un TN en son centre.

 

Ce fut le premier TN détecté.

 

 

 

 

 

LES TROUS NOIRS SUPERMASSIFS.

 

Préliminaires : éléments de détection.

·         L’effet Doppler rend compte de distances d’objets lointains qui s’éloignent de nous (Expansion)

·         La radioastronomie nous donne une nouvelle fenêtre d’étude sur l’Univers complémentaire du visible

 

 

Ces différentes techniques ont permis d’identifier des objets contenant des TN super massifs en leur centre.

 

Cygnus A est une des radiogalaxies les plus brillantes du ciel, elle contient un noyau actif de galaxie (AGN) en son centre,

 

De même le quasar 3C 273 possède aussi un AGN en son centre.

 

Une image contenant extérieur, air, objet d’extérieur, étoile

Description générée automatiquement

On sait maintenant que les AGN sont alimentés par des trous noirs super massifs.

 

Ces TNSM émettent des jets puissants comme on le voit ici avec M 87.

 

 

Jet émis par le TNSM de M 87 à une vitesse relativiste sur 5000 al.

 

 

 

Crédit photo : NASA/Hubble.

 

 

 

 

 

Et nous alors ??? A-t-on un TNSM au centre de notre Galaxie ?

 

Eh bien oui bien sûr !

 

Mais il est très gentil, il est situé dans la constellation du Sagittaire et s’appelle Sgr A*. il est caché par la poussière galactique, mais on le détecte en étudiant les mouvement des étoiles proche de lui, elles tournent autour de quelque chose d’invisible : ce ne peut être qu’un trou noir.

Les lois de Kepler sur le la mesure des orbites de ces étoiles nous donnent une idée de sa masse : quelques millions de masses solaire seulement.

 

On (les gens du VLT et de max Planck) a eu l’idée d’étudier pendant plus de 15 ans le mouvement de ces étoiles et cela a donné un film qui n’est pas une animation, je le répète à chaque fois.

Cela a donné lieu à un prix Noblel de physique en 2020.

 

Le voici, mais trop gourmand en MB aussi voici l’URL : http://www.icc.dur.ac.uk/~tt/Lectures/Galaxies/AGN/MPE/images/movie2003.gif

Voir aussi celui-ci plus lisible

https://galacticcenter.astro.ucla.edu/GC_animation_2020.mp4

 

Par contre on peut le voir sur YouTube

https://youtu.be/u_gggKHvfGw

 

 vidéo :

 

 

Photographie d’un Trou Noir.

 

N’a été possible qu’en interférométrie radio.

 

Seuls deux trous noirs étaient assez proches et grands pour être résolus : M87* et Sgr A*

 

C’est grâce à la mise en réseau interférométrique d’un grand nombre de radiotélescopes (8) répartis sur la Terre entière et impliquant plus de 200 chercheurs que cet exploit a été réalisé.

 

Ce groupement de télescopes a été baptisé Event Horizon Telescope (EHT).

 

Les informations de ces divers observatoires correspondent ainsi à un observatoire virtuel gigantesque de la taille de notre planète.

 

Alors que voit-on ?

 

On voit l’image du TN super massif situé au centre de la galaxie M87 (amas de la Vierge) à approximativement 50 millions d’années-lumière de la Terre. Ce trou noir géant est plus de 1000 fois plus imposant que le nôtre (celui de Sag A*) puisque sa masse est évaluée à 6,5 milliards de fois celle de notre Soleil.

 

Au centre de l’image, le trou noir, autour son disque d’accrétion, car il est en plein repas, il mange les étoiles autour de lui, ce qui lui fait émettre de la lumière.

En fait la partie noire correspond à ce que l’on appelle l’ombre du TN, elle est plus grande que le TN lui-même (2,5 fois plus grande théoriquement), l’horizon des évènements est donc à l’intérieur sur un cercle approx. 2,5 fois plus petit que l’ombre.

 

Crédit : EHT Collaboration.

 

 

 

 

 

 

 

L’horizon des évènements (la limite noire du TN) mesure approximativement 40 milliards de km de diamètre.

 

Signalons que cette image est très ressemblante à la simulation faite, il y a maintenant de nombreuses années par notre ami le célèbre JP Luminet.

 

Notons que le cinéma s’est emparé très tôt de l’imaginaire des trous noirs, la réalisation la plus réussie est sans contestation celle du film Interstellar qui a mis à contribution l’astrophysicien Kip Thorn.

 

Pour s’y retrouver : anatomie d’un TN.

 

On a fait mieux ensuite en s’intéressant à notre TN.

 

 

CONCLUSIONS :

 

Il reste de nombreuses questions sur les TN :

 

·         Trous noirs de masse intermédiaire ? Primordiaux ?

·         Comment se sont formés les trous noirs supermassifs ?

·         Comment décrire la singularité au centre d’un trou noir ?

·         Comment se forment les jets d’AGN ?

 

 

Merci à tous pour cette première zoom longue distance.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

 

L’observation des trous noirs stellaires

 

La nature du premier trou noir découvert, Cygnus-X1, précisée grâce à Ixpe

 

Réévaluation de la masse du trou noir historique Cygnus X-1

 

Les trous noirs super massifs : CR conf SAF de Suzy Collin en commission de cosmo du 6 Mars 2010

 

Les trous noirs géants par S Collin Obs de Paris le 19 Janvier 2005 SAF

 

UCLA Galactic Center Group.

 

Black hole Sgr A* unmasked

 

Présentation sur la notion de vitesse de libération.

 

 

 

PROCHAINE RÉUNION COSMOLOGIE : Samedi 11 MARS 2023 15H AU SIÈGE

 

Olivier LAURENT astrophysicien interviendra sur :

L’INTRICATION QUANTIQUE :

Intrication, inégalités de Bell, photons intriqués etc..

 

 

PROCHAINE CONFÉRENCE MENSUELLE DE LA SAF :

 

Prochaine conférence SAF devant public :
Le mercredi 11 Janvier 2023 à 19H00  au CNAM amphi Grégoire (220 places).

Jean Pierre MARTIN Physicien, Pdt Comm de cosmologie de la SAF  Résa > 15 Décembre

.  Réservation comme d’habitude ou à la SAF directement.

Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF Sinon à suivre en direct : https://youtu.be/dEYzUxHXLIg

 

 

Les conférences seront retransmises en direct sur YouTube.

 

Résumé : Depuis quelques temps, les agences spatiales semblent vouloir s’intéresser de plus en plus à un retour d’astronautes sur la Lune et même à un voyage vers la lointaine planète Mars. Quelle est notre expérience dans l’espace pour nous permettre une telle vision ? En avons-nous les moyens, la technologie, le budget, la volonté politique ? Quels sont les projets en cours pour la Lune, les astéroïdes, pour Mars ? Le but de cette présentation est de faire le point à ce sujet.

On présentera les nouveaux projets US comme Artemis et Starship et la nouvelle philosophie avec la station spatiale lunaire Gateway. De nombreuses autres nations s’intéressent aussi à notre voisine. Au fait à qui appartient la Lune ? En avant, allons marcher sur la Lune !

 

 

 

Bon ciel à tous

 

 

Jean Pierre Martin   Président de la commission de cosmologie de la SAF

www.planetastronomy.com

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