1er juillet 2002
COMPTE RENDU DE LA RÉUNION DU 15 JUIN 2002
Nouvelle Commission AstroImagerie
Cette nouvelle commission s’est réunie pour la première fois le 15 juin au matin.
Son projet – Capitalisation des Images Astro – est de créer une banque thématique d’images numériques. Ces images pourront être de toute origine (photos scannées, web, ccd…..) et seront expertisées.
Un premier CD-Rom consacré à la Lune pourrait être créé assez rapidement.
Pour plus de renseignements, on peut joindre S. Koutchmy (Président), N. Née ( Secrétaire), ou d’autres participants comme D. Crussaire ou B. Lempel.
Point sur la nucléosynthèse primordiale
Mr Roger Ferlet (IAP) nous a présenté un exposé très documenté, très clair et très intéressant sur la mesure du rapport D/H, c’est à dire sur l’abondance relative du deutérium par rapport à l’hydrogène.
En résumé, on peut retenir :
Un résumé plus complet de cette intervention sera fourni dès que possible, après validation par l’orateur.
Prochaines réunions
(le samedi, à 15 heures, 3 rue Beethoven, sauf indication contraire).Samedi 6 Juillet :
Nos premiers mois de fonctionnement et nos projets pour 2002.
Évolution du panorama cosmologique entre l’émission et la réception du signal lumineux
(G. Hoynant)
Quelques mystères de M87 (B. Lempel)
Mercredi 12 septembre
La distribution de matière dans l’univers comme traceur des paramètres et des modèles cosmologiques (D. Proust – Observatoire de Paris-Meudon)
À 20 heures, à l’observatoire de Meudon
( un point de rendez vous précis sera communiqué ultérieurement)
Samedi 19 octobre
Ordre du jour à fixer
Divers
Recherche de Supernovae :
Mr F. Lenne de passage à Paris, nous fait part de ses projets et fera une proposition de participation à l’observation du ciel dans le cadre d’une méthode de recherche de supernovae.
Observations surprenantes :
Mr Rigoux nous a transmis un certain nombre de résultats curieux. Ma réponse, rapidement exposée en séance, est la suivante :
Il me semble que les trois premières études évoquées par Mr Rigoux [1][2][3] tendent finalement à montrer :
Reprenons chacun de ces points :
Ce résultat semble montrer qu’un certain équilibre perdure depuis pas mal de temps entre la production de Fe et celle de Mg dans le milieu interstellaire.
Si, comme les auteurs le suggèrent, les origines de ces métaux sont fonction de la taille des étoiles, la stabilité de ce ratio semble montrer que la distribution des étoiles en masse varie peu depuis cette époque.
Est-ce choquant ?
Je n’en suis pas sûr, étant entendu que par définition la phase transitoire de création, et sans doute d’extinction, de la première génération d’étoile est déjà terminée.
Rappelons également que l’on n’assiste pas à une constance (ou même une décroissance ) de la métallicité totale, ce qui serait effectivement très surprenant, mais à la stabilité d’un rapport de deux abondances de métaux.
Dans la première étude citée, des essais de datation sont effectués, à partir d’un modèle d’univers qui semble correspondre au goût du jour, avec en particulier un Oméga lambda égal à 0.7.
Les auteurs annoncent ainsi que les premières étoiles ont dû s’allumer lorsque l’univers n’avait que 0.3 Gyr d’âge, ce qui semble bien jeune.
Regardons les choses de plus près et comment cet âge est estimé :
Par ailleurs, on ne sait pas encore grand chose des premières étoiles, la population III. On a tendance à penser qu’elles pouvaient être très massives, typiquement de 100 masses solaires. Les auteurs précisent à la fin de leur publication (p 564) qu’il n’est pas impossible que des SNIa aient pu apparaître rapidement, avec donc plus de Fe plus rapidement, ce qui permettrait d’envisager de réduire quelque peu les 1.5 Gyr évoqués précédemment.
Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent de trouver dans la littérature des hypothèses de l’ordre de 1 Gyr ou moins pour évoquer la date des premiers allumages stellaires.
En résumé, ces articles ne me semblent pas permettre une remise en cause profonde de l’existant.
Ceci ne veut pas dire que l’on a tout compris sur ce qui a bien pu se passer entre l’émission du rayonnement à 2.7 K et la formation des premières galaxies.
On est en fait en train de découvrir cette période et il faut être assez prudent dans l’interprétation des publications, avec des journaux et des chercheurs qui peuvent être attirés par le sensationnel.
En ce qui concerne les redshifts " anormaux " [4][5], le problème est toujours le même :
La seule activité intelligente sur le sujet me paraît être de s’attacher à trancher ce débat dans chaque cas particulier rencontré. Soyons bien sûr qu’il y a un vrai problème, sur plusieurs objets, avec validations par plusieurs chercheurs indépendants, que Arp a raison contre tous depuis longtemps, avant de chercher des solutions nouvelles.
Les images fournies dans l’article paru dans A&A [5] ne sont par ailleurs vraiment pas probantes et les auteurs ne parlent d’ailleurs que d’objets " apparently connected ".
Pour l’autre cas (M. B. Bell dans ApJ 566 [4]) c’est plus troublant, avec 14 sources qui pourraient être connectées (ou non). Faute d’images, il est difficile d’avoir un avis.
Ceci dit, je suis bien persuadé que l’on n’a pas non plus tout compris sur les noyaux actifs de galaxies et qu’il faut s’attendre à des surprises.
[1] ApJ 565 : 50-62, 2002 January 20
[2] ApJ 565 : 63-77, 2002 January 20
F. Iwamura and al : FeII/MgII émission-line ratios of QSOs within 0<z<5.3
[3] ApJ 564 : 581-591, 2002 January 10
M. Dietrich and al : High-redshift quasars and star formation in the early universe
[4] astro-ph/0111123 v1 6 Nov 2001
M. B. Bell : Further evidence for large intrinsic redshifts
[5] astro-ph/0203466 v2 27 Mar 2002
M. Lopez-Corredoira and al : Two emission-line objects with z>0.2 in the optical filament apparently connecting the Seyfert galaxy NGC 7603 to its companion
Claude Picard