Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire
(Le conférencier a eu la gentillesse de nous
donner sa présentation complète (en pdf) elle est disponible sur le site de la
SAF et également disponible sur ma liaison ftp au
téléchargement et s'appelle. Cosmo-trous_noirs-2011.pdf elle est dans le dossier
COSMOLOGIE SAF de la saison 2011-2012,).
Il est spécialisé dans l’Univers des trous
noirs et des ondes gravitationnelles.
Il a écrit de nombreux articles dans les revues
spécialisées, notamment le dernier dans l’Astronomie de Décembre, sur les
neutrinos « supraluminiques ».
Pour cette séance de la commission de
cosmologie il fait le point sur les trous noirs et les nouvelles possibilités
observationnelles.
LES TROUS NOIRS : ASPECT THÉORIQUE.
Le concept de vitesse de libération d'un corps
soumis à l'attraction gravitationnelle d'un autre corps est fondamental en
astronomie, car il est lié au phénomène des orbites spatiales, au fait que
certaines planètes ont perdu leur atmosphère, et même au concept (très ancien
d'ailleurs) de trou noir (TN).
Dans la théorie de Newton, la vitesse de
libération (escape velocity en anglais) est donnée par la formule (voir cours
de classe de seconde) avec M la masse du corps principal et R la rayon
de l’orbite :
Que remarque-t-on de cette formule : la
vitesse orbitale ne dépend pas de la masse du corps en orbite, c'est
fondamental.
On sait queG= 6,67 10-11 N m2 kg-2 (M=
6 1024kg et R= 6400km pour la Terre) d'où
Pour la Terre cela donne le chiffre bien connu
de :Vl (Terre) = 11,2km/s
(pour le Soleil celadonnerait 617km/s !)
Au XVIIIème siècle l'Anglais John Michell et le
Français Pierre Simon de Laplace se sont intéressés au concept de vitesse de
libération de la théorie de Newton sur la gravitation.
Ils se demandèrent ce qui pouvait se passer si
l'astre devenant si petit et si dense, la vitesse de libération atteignait la
vitesse de la lumière. Ils en
conclurent (incroyable pour l'époque!) que rien ne pouvait plus s'échapper et
notamment la lumière.
Ce fut l'acte de naissance du concept de trou
noir.
Pour un astre de même masse que le Soleil mais
de rayon 3km, la vitesse de libération est de 300.000 km/s (Vitesse de la
lumière).
De même pour une masse donnée, le rayon limite
qui aboutit à une vitesse de libération de 300.000km/s est appelé RAYON DE
SCHWARZSCHILD.
Tous les corps ont un rayon de Schwarzschild :
la Terre : 1cm; un homme (!) : 10-25m etc.
La sphère ayant pour rayon, le rayon de
Schwarzschild est appelée "horizon" du trou
noir.(event horizon en anglais)
Mais les vitesses ou masses mises en jeu avec
les TN, imposent que leur théorie soit faite en utilisant la Relativité
Générale (RG) d’Einstein.
La RG introduit la notion d’espace-temps et
décrit la gravitation comme une courbure de cet
espace-temps.
On définit le degré de relativité d’un corps
par le facteur de
COMPACITÉ, égal au carré du rapport de sa
vitesse de libération par rapport à la vitesse de la lumière.
Pour la Terre il est de 10-10 pour
une étoile à neutrons de 10-1 et bien entendu pour un TN il est de
1.
·En 1963 Kerr donne une
solution pour un TN en rotation
·En 1964 Salpeter
et Zeldovitch
annoncent que les quasars tirent leur énergie des TN super massifs
·En 1967, seulement, c’est Wheeler qui invente le terme de trou
noir
LE TROU NOIR EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE.
Un trou noir est une région de l’espace-temps d’où les
photons ne peuvent sortir.
La frontière (immatérielle) entre le TN et le
reste de l’Univers est appelée Horizon des
évènements (event
horizon en anglais).
Illustration : diagramme de l’espace-temps
montrant la formation d’un TN par effondrement d’une étoile.
En bleu-vert les photons qui réussissent à
s’échapper; en rouge ceux qui ne peuvent pas s’échapper et qui restent à
l’intérieur de l’horizon des évènements.
À l’intérieur du cylindre gris :
vide.
Vue par un observateur, l’approche de l’horizon se
traduit par un décalage vers le rouge et par une dilatation du temps
infinis.
PROPRIÉTÉS DES TN : THÉORÈME
D’UNICITÉ.
Un trou noir est défini par seulement trois paramètres
:
·Sa masse M
·Son spin, c'est à dire une quantité liée à la rotation de ce corps
J
·Sa charge électrique (supposée nulle) Q
La solution de Schwarzschild correspond à J=0
et Q=0.
La solution de Kerr correspond à Q=0.
C’est donc un objet extrêmement simple et
« lisse », ce que John Wheeler, fervent amateur d’expressions
savoureuses, traduisit par :
un TN n’a pas de cheveux !
OBSERVATIONS ACTUELLES.
Les trous noirs provoquant un effet de
lentilles gravitationnelles, donc apparition d’images secondaires, notre ami A
Riazuello avait imaginé un TN passant devant le nuage de Magellan, voir le CR
de sa conférence.
Mais comme le dit notre conférencier, on n’en
est pas encore là !
Un TN est une source d’énergie formidable, il y
a libération d’énergie potentielle gravitationnelle par accrétion autour de de
TN, elle est de l’ordre de 42% de l’énergie de masse de
la matière accrétée !! (Pour information, une bombe H : 1%
seulement !).
La matière tombant sur un TN forme un disque
qui peut ressembler à cette représentation de J.A. Marck et son explication
graphique.
Les trous noirs sont particulièrement
importants au cœur des quasars comme pour 3C 273 ou
au centre des galaxies à noyaux actifs comme M87 (un TN de 3
milliards de masses solaires !).
Nombreux trous noirs aussi dans les étoiles
binaires X comme on le voit dans le tableau ci-après.
En ce qui concerne notre propre Galaxie, le
trou noir central a été mis en évidence par l’étude du mouvement des étoiles
proches de ce centre sur une période de 15 années.
Cela a donné naissance à ce
film de nos amis du Max Planck Institute, qui n’est pas une animation mais
un vrai film des relevés des positions des étoiles sur la période
considérée.
Manifestement elles tournent autour de quelque
chose de très massif : un TN. Sa masse : 4 millions de masses
solaires.
Illustration : orbite de l’étoile S2
autour du TN central de notre Galaxie de 1992 à 2010.
Mais notre TN central n’est pas le plus massif
il y en a d’autres que l’on trouve sur ce tableau :
Nom
Masse en Masses Solaires
Distance en millions d’al
Diamètre apparent en micro arc sec
Sgr A*
4,3 106
0,027
53
M 31
1,6 108
2,5
20
M 81
8 107
13
2
NGC 4258
3,8 107
23
0,5
M 87
3,6 109
55
21
MCG-6-30-15
4 106
120
0,01
On imagine même maintenant détecter l’horizon
et mesurer le spin de TN.
Par exemple en mesurant la raie K alpha du Fer
comme pour la galaxie MCG-6-30-15 observée
par XMM Newton.
UNE NOUVELLE ÈRE OBSERVATIONNELLE.
On s’approche de plus en plus de la détection
du Rayon de Schwarzschild.
Pour le futur, la solution viendra de
l’interférométrie comme le
VLBI.