Compte rendu de la réunion du 15 mars 2003
Premiers résultats de WMAP
WMAP travaille dans 5 longueurs d'ondes, entre 23 et 94 Ghz, avec des spectromètres différentiels. Il peut détecter des écarts de températures de 2 10-6 K, et mesure également la polarisation du rayonnement. Sa résolution atteint 0.25 ° d'arc pour les plus hautes fréquences (contre 7° pour COBE), et génère 3 millions de pixels pour tout le ciel (contre 6000 pour COBE). WMAP observe 30 % du ciel en une heure et balaye tout le ciel deux fois par an. Un soin tout particulier est apporté aux corrections des phénomènes parasites ( dipôle, rayonnement galactique, etc…)
Les procédures et la précision des instruments permettent des observations d'une qualité et d'une fiabilité inégalées.
Les confirmations
Température du CMB : T = 2.725 ± 0.002 K
410 photons / cm3
Constante de Hubble : H0 = 71 ± 5 %
Réduction de moitié de l'incertitude
Densité totale : W = 1.02 ± 0.02
Univers "plat"
Densité de matière : W M = 0.27 ± 0.04
Densité d'énergie noire : W L = 0.73 ± 0.04
Densité baryonique : W b = 0.044 ± 0.004
Densité de neutrinos : W n < 0.015 (à 95 %)
Matière noire froide
Équation d'état w < - 0.78 (à 95 %) Ceci ne permet pas de trancher entre constante cosmologique et quintessence, mais contraint les modèles
Ratio baryons/ photons : h = 6.1 ± 0.3 10-10 Compatible avec la nucléosynthèse primordiale
Âge de l'univers : t0 = 13.7 ± 0.2 109 ans Compatible avec les âges des amas globulaires, les modèles de naines blanches, les études isotopique
Découplage :
Âge : tdec = 379 000 ± 8000 ans après le Big Bang
Redshift : zdec = 1089 ± 1
Épaisseur : D zdec = 195 ± 2
Le spectre de puissance
Très forte amélioration de la précision sur les deux premiers pics, complétée par d'autres résultats pour les petites échelles angulaires
Coupure aux grandes échelles : incertitude des mesures ou apparition d'un effet topologique ?
Tout ceci conforte le modèle "L CDM" avec Big Bang, inflation, constante cosmologique et matière noire froide, qui devient, me semble-t-il, un nouveau modèle standard, rendu robuste par la convergence d'approches indépendantes diverses (CMB, SNIa, Weak Lensing, amas galactiques,…) et par la précision apportée par WMAP;
La surprise !
La corrélation entre la polarisation du rayonnement et la température est bonne pour les petites échelles, mais laisse apparaître un excès de température aux grandes échelles angulaires. Ceci est interprété comme étant l'incidence de la réionisation du milieu, suite à la formation de la première génération d'étoiles et des premières structures.
La réionisation serait ainsi intervenue à tr = 180 (+220, –80) 106 années après le Big Bang, pour un redshift de zr = 20 (+10, –9), beaucoup plus tôt que ce que l'on envisageait précédemment.
Ce délai réduit condamne les modèles à matière noire chaude, car il n'est pas possible dans ces modèles de former les premières structures assez rapidement.
Il reste à valider cette approche et à en comprendre la physique.
Jacques Fric a présenté son diaporama que l'on pourra retrouver intégralement sur notre site Internet, sur : http://www.chez.com/cosmosaf/trous-noirs/Trous%20Noirs%20en%20cosmologie-6_fichiers/frame.htm
Les aspects suivants ont été évoqués :
3-Utilisation des étoiles variables pour la détermination des distances astronomiques
(Résumé de la conférence de Jean GUNTHER)
EN 1912 Miss Henrietta LEAVITT, collaboratrice de PICKERING à l'observatoire de Harvard, découvrit, au cours d'études de routine sur les étoiles variables, qu'il y avait une relation période luminosité pour les céphéides des Nuages de Magellan.
Les céphéides sont une classe d'étoiles variables pulsantes, ainsi nommées d'après le prototype, Delta Cephei. Cette étoile, dont la variabilité est connue depuis le XVIIIème siècle, est facilement observable à l'œil nu, chacun peut se convaincre de sa variabilité et s'entraîner ainsi à la photométrie visuelle. D'autres céphéides, telle Zeta Geminorum, sont aussi visibles à l'œil nu.
Le problème du zéro de la relation période-luminosité n'est pas aisé. Les parallaxes géométriques, même pour les plus proches, sont faibles, et il a fallu attendre le satellite HIPPARCOS pour avoir des mesures, de précision encore insuffisante. On a donc recouru à des méthodes indirectes, essentiellement la mesure de distance d'amas ouverts contenant une céphéide par ajustement de la séquence principale du diagramme HR sur celle de l'amas des Hyades, dont la distance était déterminée par la méthode du point de fuite. Cette méthode était peu précise. Elle fonctionnait mieux pour une autre classe de variables pulsantes, les RR Lyrae, que l'on trouve en grand nombre dans les amas globulaires. Malheureusement l'hypothèse faite d'une continuité entre la relation période-luminosité de ces deux types était fausse, conduisant à sous-estimer la distance des galaxies où l'on observait les céphéides, donc à surestimer le constante de HUBBLE.
Cette question déjà ancienne a repris de l'importance pour deux raisons:
4-Prochaines réunions
Sauf indication contraire, les réunions se tiennent à 15 heures, au siège de la SAF, 3 rue Beethoven Paris XVIème
Samedi 12 avril :
Réunion supprimée
Samedi 10 mai :
Le modèle quasi-stationnaire ( Guy Chollet)
Le voyageur de Langevin (Jacques Fric)
Activité fin 2003
Samedi 21 juin :
La matière Noire (Bernard Lempel et Claude Picard)
Samedi 13 septembre : programme à fixer
Autres sujets répertoriés à traiter ultérieurement :
Physique des particules (suite)(F. Perrin)
La théorie des cordes
Le rayonnement cosmologique à 2.7 K et l'évaluation des paramètres cosmologiques.
La formation des galaxies
Coalescence d’objets compacts