Cosmo-Info….n° 20

1er juillet 2004

Formation de systèmes planétaires

Le télescope infrarouge de la NASA, Spitzer, lancé en 2003, permet de voir profondément l'intérieur des régions riches en gaz et en poussières, là où se forment les étoiles. Il permet ainsi d'observer des objets très jeunes, la formation des étoiles et leur croissance par accrétion de matière, ainsi que les disques qui peuvent exister autour de ces proto-étoiles dans lesquels peuvent apparaître des planètes.

Une équipe dirigée par E. Churchwell (Université du Wisconsin-Madison) a ainsi étudié RCW49, une nébuleuse de la constellation du Centaure située dans la Voie Lactée à 13700 années-lumière de la Terre. Il a pu mettre en évidence plus de 300 étoiles récentes entourées de disques de gaz et de poussières, tout à fait capables de former des systèmes planétaires.

Cette "pouponnière" d'étoiles s'est avérée être plus prolifique que prévu et, au cours du processus de formation des étoiles, la formation de protoplanètes semble y être un phénomène assez probable.

Beaucoup plus près de nous, à 420 années-lumière dans la constellation du Taureau, D. Watson et W. Forrest de l'Université de Rochester on étudié les spectres de cinq jeunes étoiles. Ils ont ainsi pu montrer l'existence de glaces d'eau, de méthanol et de CO2 dans les disques de matière autour de ces astres.

Ceci rappelle fortement ce que l'on trouve dans les comètes du système solaire. La formation de ces planétoïdes glacés pourrait donc elle aussi être assez commune. Rappelons que l'on envisage déjà la présence de comètes dans le disque de Béta Pictoris.

Enfin, le télescope Spitzer a également permis l'étude d'une très jeune étoile – CoKu Tau 4 dont le disque de poussière qui l'entoure laisse apparaître une zone vide de matière. Tout se passe comme si une planète géante avait "balayé" sur son passage la matière du disque à cet endroit.

Mais comme l'étoile est très jeune (son âge ne serait que d'un million d'années environ) l'âge de la planète devrait être du même ordre, voire même inférieur. On a donc peut-être repéré la plus jeune planète connue.

Mais ce très jeune âge pose problème : les modèles classiques de formation des planètes par agrégation de matière dans un disque ne permettent pas d'expliquer la formation d'une planète importante en si peu de temps.