23 janvier 2001

Numéro 6

1-Chandra sur la piste de la matière noire

Dans certains amas de galaxies, le gaz intergalactique émet en X.L’émission X observée par Chandra (image de gauche) permet d’évaluer la pression du gaz chaud émetteur. La connaissance des caractéristiques physiques du gaz permet alors d’estimer la gravité nécessaire pour confiner ce gaz dans l’amas et donc la masse totale de matière présente dans l’amas. La comparaison avec la masse visible (image de droite) donne alors une estimation de la masse non visible.

Dans deux observations récentes, on confirme ainsi que la part de matière visible n’excède pas 15 à 20 % du total. Mais la nature de la matière noire reste toujours aussi mystérieuse, même si certains tendent à privilégier l’hypothèse de particules exotiques.

 

Ciel et Espace novembre 2001

http ://chandra.harvard.edu/press/

 

2-Premières étoiles ?

Un examen attentif de clichés de l’amas Abell 2218, avec ses mirages gravitationnels, a permis de détecter un objet très lointain, avec un redshift de 5.6, c’est à dire un âge de 1 milliard d’années après le Big Bang(limage est dédoublée par une lentille gravitationnelle)

Il pourrait s’agir d’une galaxie primitive, isolée, d’une taille réduite de l’ordre de 150 pc, dont la masse serait de l’ordre d’un million de MS, formée d’un nuage de gaz illuminé par un nombre réduit d’étoiles.

C’est peut-être une première génération d’étoiles, formées dans un environnement dépourvu d’éléments lourds, dont les masses pourraient être très importantes (typiquement de 200 à 300 MS, peut-être plus) au rayonnement très intense qui aurait pu réioniser la matière intergalactique.

Ceci privilégie le modèle dit hiérarchique de formation des galaxies, qui prévoit la fusion progressive de petites structures.

 

Ciel et Espace novembre 2001

Sciences et Avenir novembre 2001

arXiv :astro-ph/0109249 v1 17 sept 2001

 

3-A propos de la nucléosynthèse primordiale

Nous avions évoqué le 12 janvier dernier le fait que la densité de matière (ordinaire) existante avait conditionné le processus de formation des éléments légers (Hélium 3 et 4, Deutérium, Tritium et Lithium 7). Les estimations et mesures de ces éléments légers fournissent donc des indications sur la densité baryonique de l’univers, notée W b lorsque on la rapporte à la densité critique.

Des mesures récentes plus précises effectuées dans des régions peu perturbées , comme des nuages d’hydrogène à grand redshift (z > 3) pour le deutérium, aboutissent ainsi à [1]:

W b h = 0.020 +-0.002 ( à 95%) avec h = H0/100

Par ailleurs, on a pu déduire une autre estimation de la valeur de ce paramètre à partir d’une toute autre physique, à savoir de l’observation du fond diffus cosmologique par les sondes Boomerang et Maxima. On arrive ainsi à [2]:

W b h = 0.032 +-0.008 ( à 95 %)

Il y a donc incompatibilité entre les deux approches.

Mais il ne faut pas désespérer ; les scientifiques sous-estiment très fréquemment l’ampleur des incertitudes. Il faudra attendre les résultats de MAP et, plus tard de PLANCK pour y voir plus clair.

 

[1] What is the BBN prédiction for the baryon density and how reliable is it ?

S. Burles and al

arXiv :astro-ph/0008495 v4 19 Dec 2000

[2] Cosmology from MAXIMA-1, BOOMERANG and COBE/DMR CMB observations

A. H. Jaffe and al

arXiv :astro-ph/0007333 v2 16 Apr 2001

From nuclei to atoms and molecules : the chemical history of the early univers

D. Puy, M. Signore

arXiv :astro-ph/0101157 v1 10 Jan 2001

 

4-Conférences

Mardi 5 mars 2002 à 19 h 30

  • Institut d’Astrophysique de Paris

    98 bis Bd Arago Paris 14ème

    Grandes structures et corps noir cosmologique

    par François Bouchet (CNRS)

    Gratuit .Arriver très en avance pour espérer trouver de la place

  • Lundi 11 mars 2002 à 19 h 30

  • CIS - ENST

    46 rue Barrault Paris 13ème (Amphithéâtre Émeraude)

    Lentilles gravitationnelles et structure de l’univers

    par Yannick Mellier (IAP)

  • Participation de 5 €